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du roy d’Angleterre; si en sera creus, car il est saiges et puissant, et les Anglois et les Anglois, a ce qu’ilz monstrent, sont tout lassé de guerroier. Si se taille bien la chose parmy le mariaige de Berry et de Lancastre, que une bonne paix entre France et Angleterre en viengne, et nous demourons en la guerre, car le duc de Lancastre vouldra servir le calenge de Castille, et le droit qu’il y a, il le donra a sa fille, ainsi serons nous en la guerre des François et des Anglois." ¶ Touttes ces doubtes mettoient les pluseurs avant ens ou royaulme de Castille, et ja estoient retourné en France, de trop grant temps, tous chevaliers et escuiers, lesquelx avoient esté servir le roy en sa guerre, si comme il est contenu ycy dessus en nostre hystoire. Or fut dit au roy de Castille des plus especiaulx de son conseil: "Sire, sire, entendéz a nous. Vous n’eustes oncques si grant mestier d’avoir bon conseil que vous avéz pour le present, car une bruine trop felle et perilleuse se nourrist entre vous et le duc de Lancastre, plus grande asséz que elle n’y soit; et est ja toutte engendree, et si vient du costé de France." "Comment", dist le roy, "puelt il estre", qui se vuet enfourmer de la verité. "En nom Dieu, sire, renommeee cuert parmy ce paÿs, et ailleurs aussy, que le duc de Berry se marie a la fille du duc de Lancastre, vostre cousine,

et vous devéz bien croire que ce ne se fait point ne fera sans tres grandes aliances. Sy pouréz ou temps avenir, tout ce y doit on ymaginer, estre aussi recueilliez par les François que vous en avéz esté avanchiéz." ¶ Le roy de Castille sus ces parolles fut moult pensieux et veoit bien que on luy disoit et monstroit verité; et demanda conseil a ceulx qui en espece de bien luy avoient tout ce recordé, et comment pour le mieulx on s’en pourroit chevir et ordonner. Cilz le conseillierent loyaulment, selon la nature du fait et que la matiere demandoit, si comme je vous dyray. Vous savéz, si comme il est cy dessus bien derriere en nostre hystoire traittié, comment le roi Henry d’Espaigne s’appaisa au roi Pierre d’Arragon. Par cest appaisement le roi d’Arragon donna sa fille au filz du roi de Castille, ce fut ce Jehan qui pour le present est roy, et parmy la conjunction de mariaige demourerent ils en paix, eulx et leurs royaulmes. ¶ Ce Jehan, filz au roy Henry, eubt de ceste fille d’Arragon ung filz, et puis se mourut la dame. ¶ Apréz la mort de la dame et la mort du roy Henry, le roy Jehan de Castille, par le conseil de ses hommes, se remaria a la fille du roi Ferrant de Portingal, madame Beatris, en ceste qu’il eubt damme Alienore pb 282 v