jettoient tout sur lui.
¶ En ce
trouble il ot ung secret conseil en
tre le duc d’Irlande et luy, et
luy dist:
"Messire Symon, j’ay entendu que
vous seréz arrestéz et mis en
prison
et tenus tant que vous arrés ren
du la somme que on vous demande.
Ne
debatéz riens, aléz la ou on vous
envoie. Je feray bien vostre payx et
l’eussent tout juré.
Je doy recepvoir
du connestable de France LX mille
frans pour
la redemption Jehan
de Bretaingne si comme vous savéz
que il me doit.
Au fort je les vous
presteray pour appaisier le conseil
de present en la fin. Le
roy est sou
verain. Il le vous pardonnera et le
vous quittera tout car le pourfit
lui doit retourner et non a aultrui."
Respondy
messire Symon Burlé: "Se
je ne cuidoye que vous ne me deuis
siéz grandement aidier envers le
roy et aussi a porter oultre mon
fait, je me departiroie hors d’
Angle
terre et m’en yroie en
Alemaingne deléz le roy de
Boesme; je y seroie le
bien venus et laisseroie les choses
courrir ung temps tant
qu’elles
seroient appaisiés." "Je", dist le duc
d’Irlande, "je
ne vous fauldroie pour
riens. Ja sommes nous compain
gnons et tout d’un fait ensamble.
Prendéz termes de paier. Je say bien
que vous fineréz quant vous voul
dréz en
deniers appareilliéz C
M frans. Vous n’avéz garde de mort;
vous
ne seréz ja menéz si avant, et
si tourneront les choses aultrement,
avant qu’il soit le saint Michiel, que
noz seigneurs ne cuident mais que
je aye
le roy a ma voulenté et oÿl
je le aray car tout ce qu’il fait a
present on luy fait
faire par force.
Il nous fault appaisier ces
Londriens et aultres mauvaises
gens et a
abattre ce tant d’escandele qui main
tenant s’eslieve contre nous et con
tre
les nostres."
Sur les parolles du duc d’Ir
lande se confia ung
petit
trop
messire Symon Burlé et vint devant les seigneurs d’Angle
terre, ducs, prelas, et barrons et con
saulx des bonnes
villes quant il
fut appelés; la fut remonstré et dit:
"Messire Symon,
vous avéz esté tous
jours ung chevalier moult nota
ble ens ou
royaulme d’Angleterre et
grandement vous ama
monseigneur
le prince et avéz eu en partie
le duc
d’Irlande et vous le gouvernement
du roy. Nous avons
regardé sus
vostres besoingnes et les avons exa
minees et visetees. Elles ne sont,
ce
vous disons nous, ne bonnes
ne belles, dont il nous desplaist
grandement pour l’onneur
de
vous. Si est ordonné et arresté de
par le general conseil que vous
alléz tenir prison
en
la tour a
Londres et la seréz tant et si lon
gue
ment que
vous arréz a ceste cham
bre a nostre ordonnance rendu et
restitué de l’argent du roy et du
royaulme que vous avéz eu et levé
et duquel vous estes aydiéz,
ainsi
comme il appert par les rolles du
tresorier, de la somme de II
C et L
M pb 211 r