pb 1 rde Sainct Lambert du Liege et dis ainsi que plusieurs nobles et innobles ont parlé par maintes fois des guerres de France
et d’Angleterre, qui pas justement ne sçavoient ou sçauroient adire se
examinéz et requis en estoient, comment ne pourquoy, ne par quelle raison elles advindrent. Mais en véz cy la droicte fondation et vraye de la matiere. Et pour ce je n’y vueil mettre ne oster,
oublier, corrumpre ne abregier l’ystoire en riens par deffaulte de langage, mais la
vueil multiplier et acroistre ce que je pourray de point en point a parler et monstrer
toutes les adventures depuis la nativité du noble roy Edouart d’Angleterre, qui si puisaument a regné et tant y sont advenues d’aventures notables
et moult perilleuses et tant de batailles adrecees et d’autres fais d’armes et de grans prouesces puis l’an de Grace mil CCC XXVI que en ce gentilz roy Edouard fut couronnéz en Engleterre, que il et tous ceulx qui
ont esté avecques luy en ces batailles et eureuses adventures ou avecques ses gens, ou il n’a mie esté en propre personne, si comme vous pourrés oyr
cy aprés, doivent bien estre tenuz et reputés pour preux. Combien qu’il en
y a grant foison de ceulx qui doivent et pevent bien estre tenuz pour souverains preux entre les autres et devant tous les autres. Si comme le propre corps du noble roy dessus dict, le prince de Galles, son filz, le noble duc de Lancastre et monsegneur Regnault de Cobehaing, monsegneur Gaultier de Mauny en Henault, monsegneur Jehain Chandos, monsegneur Franke de Halle et plusieurs autres
qui bien se ramentevront pour le bien et la prouesse d’eulx dedens ce livre. Car par toutes les batailles ou ilz ont esté, ilz ont eu renommee des mieulx
faisans, par terre et par mer, et s’i sont monstrés si vaillanment que on les doit bien tenir pour souverains preux. Et
pour ce ne doivent les autres qui avec eulx estoient et ont esté pis valoir. Et aussi en
France a esté tousjous trouvé bonne chevalerie, forte et roide et apperte en grant foyson. Car le royaulme de France ne fut oncques si desconfit que on n’y trouvast bien tousjours a qui combatre. Et fut
le noble roy Philippe treshardy et batailleur chevallier et le roy Jehan, son filz, Charles, roy de
Behaingne, le conte d’Alençon, le conte de Foriéz, monsegneur de Saintré, monsegneur Arnoul d’Andrehen, monsegneur Bouciquaut, monsegneur Guichart d’Angle, monsegneur de Beaujeu le pere et le filz. Et
plusieurs autres que je ne puis mye maintenant tous nommer. Et qui bien
seront en temps et en lieu ramenteuz. Car pour verité dire et soustenir on
doit bien tenir pour asséz preux tous ceulx qui en si creueses batailles et si
perilleuses ont esté veüz et demourés jusques a la desconfiture souffisamment faisant leur debvoir.
Premierement pour mieulx entrer en la matiere Gap: sampling pb 9 v