The Hartlib Papers

Title:Copy Letter, Dorothy Moore To Andre Rivet, In French
Dating:8 October [1643]
Ref:21/3/7A-9B
Notes:Part of correspondence dated 1643; see 21/3/1, 21/3/3, 21/3/10, 21/3/12 and G.H. Turnbull, Hartlib Dury and Comenius, 1947, p. 237.
[21/3/7A]

Monsieur/
       il faut que ie vous dis que ie me trouve extrement obligee a vous, pour vostre reponce si courtoise et ample laquelle m'auroit esté plus vtile si ie[altered] ne vous eusse donné par l'obscure explication de mon sens[altered] occasion de le mesprendre, ce que ie m'en vay corriger, esperant par ce moyen de vous attirer a me donner vne reponce plus perticuliere pour obtenir vne direction plus claire a fin que ie puisse rendre a Dieu au cours de ma vie le mielleur service que me sera possible en la condition ou ie suis
    La question proposee avoit (comme vous ditez) pour subiect les femmes christennes vnies a Christ et consequement membres de son corps, et son prædicat estoit la demande: si telles femmes se devoient proposer pour leur but principal, comme ce-en quoy Dieu veut estre princepalement glorifié par elles, le service du residu du corps en la communion des saints, oui ou non? sur quoy vous faitez vn scruple touchant le residu des corps; disant, ie vous eusse demandé[altered] ce que vous entendez par le reste du corps a quoy ie reponds[altered] que i'entends par le residu du corps, tout le corps mistique de Christ militant en terre, relativement distingué des femmes chrestiennes, ou d'vne femme chrestienne[altered from christienne]; comme vne relatiue est distinguée du tout; et vn membre distingué du reste du corps: Car il faut confesser que nous ne pouvons pas proposer [pour? MS edge] l'obiect de nos petits services icy, la partie trivmphante du corps, laquelle comme elle n'a plus besoign de nostre service, ainsi il nous est tout a fait impossible de luy rendre aucuns devoirs qui luy pouroient apporter du profit: Maintenant donc vous ayant monstre mon sentiment du residu du corps, il faut que ie m'esclaircisse d'vn grand abus conceu sur la seconde question: en laquelle vous ayant demandé; si nous devons servir[altered] Christ en ses membres (a quoy vous avez repondu affirmativement) [catchword: I'insiste]
[21/3/7B]

i'insiste a requerir par quelle voye le sexe feminin[altered] peut ou doit poursuivre ce but la sans fair[altered] tort a la modestie requise en leur sexe et sans outrepasser les limites qui defendent aux femmes l'administration publique de la iustice en vne Republique, et de la parole[altered] de Dieu en l'eglise; sur quoi ie disois, qu'il sembloit que nostre sexe peut [faire? altered] cecy veu Dieu l'a incorporé en son fils; n'en tendant pas par le mot cecy, l'affirmatiue de la derniere partie de ma question seulement comme vous l'avez entendu; mais l'affirmatiue de la question entiere qui est contenue en ceste proposition asçavoir, qu'il semble que nostre sexe peut et doit poursuivre le but d'vn[altered from vne] service public, sans faire tort a nostre modestie, et sans outrepasser les limites qui nous defendent la [Magistrature? altered] et le minstere de la parole, et sur la suposition de cecy[altered from secy], ie demendé par quelle voye cecy se doit faire? ie ne dis donc pas, que les femmes ne doivent pas estre excluses de l'administration de la iustice en vne Republique et de la parole de Dieu en l'Eglise, comme vous avez suposé[altered from suposée] que i'ay dit; car ie præsupose mesme qu'elles sont excluses de ces privileges la, qui appartienent proprement a vous autres masles: mais ie dis qu'en gardant les limites qui nous excluent de ce qui vous appartient et sans outrepasser les bornes de la modestie, nous devons et pouvons servir servir au public comme membre du corps mistique parce que nous sommes incorporees en Christ aussi bien que vous, car [Greek letters deleted] [Greek: [word illeg.] eni arsen kai thelu pantes [word illeg.] humeis heis este en Christo?] dont vous pouvez iuger que tout le discours qui est bati <sur> ceste supposition erronee de mon sens, est superflu au regard de moy combien qu'il soit fort doctement et iudicieusement couché au regard de la matiere: Et[altered] en suite de cest abus vn autre survient par lequel vous mesprenez mon but, en allegant le passage de Mat: 25 duquel ie dis que nostre seigneur a sa venüe glorieuse[altered], aura esgard tant seulement aux oeuvres qui seront faites envers nostre prochain par charité chrestienne[altered], et non point a nos exercices[altered] personels en la priere, en l'ouie, <et> en la lecteur de la parole de Dieu pour nous absouldre ou condamner selon iceux et [catchword: ie i allegais]
[21/3/8A]

et i'allegois ceci pour monstrer que le but de nostre occupation spirituelle ne doit point estre princepalement nostre profit perticulier quoy que spirituel[altered] mais le bien du corps mystique veu que nostre seigneur nous absoudera ou condemnera selon que nous nous serons comportes envers iceluy, et ne fera point mention de nos ex exercices personels: mais en tout cecy i'ay este mesentendue: Car vous prenez mes paroles comme si i'avoys allegué ce passage pour preuve de ce que vous aviez mal entendu en mon discours, touchant l'administration de la iustice, et la predication de la parole par les femmes; mais ie l allegois tout a fait a vn[altered] autre but asçavoir pour monstrer que nos actions qui sont relatiues a nos prochains sont celles qui sont considerables par [Ch...? MS edge] en son iugement et par consequant telles qui nous doivent estre principalement proposes pour satisfaire a nostre devoir en tant que nous sommes membres du corps mystique, en quoy ie croy que nous sommes d'accord et partant i'avoüe tout ce que vous ditez comme fondé sur le passage de st Iaque, [ch? MS edge] 1 27 en l'appliquant[altered from appliqant] aux femmes? ou ie trouve le sommaire de nostre devoir fort bien descrit, princepalement en l'example de la mere de Gregoire de Nazianze; et en effect cela me pourroit contenter entierement, si ie ne trouvois a propos de desirer quelque information plus distincte touchant ce qui m'est encore obscur[altered] et [ineo?] et qui n'a pas esté touché comme n'estant pas perceptible a vostre apprehention, a cause de la brevité de mon premier discours; mais maintenant ie m'estendray plus au large et seray (comme i'espere) plus intelligible. Car ie suppose ce de quoy nous sommes d'accord asçavoir que nostre sexe est obligé aussi bien que vostre <de> viser a la gloire de Dieu, en servant aux membres de Christ: et combien qu'il ne soit pas admis a la magistrature, ny au ministere de la parole (selon le cours ordinaire) que neantmoins il ne doit point estre oisif en l'oevre[altered] oeuvre du seigneur mais employé pour le bien public du corps mystique, qui est icy militant en la terre. I'advoüe[altered from avoüe] en outre que les employs que vous nous donnez premiere-[catchword: ment]
[21/3/8B]

-ment de la pieté en la profession de [foys? altered] et d'esperance; secondement de la charité commune envers tous; puis de la charité perticuliere envers nos maris ou nos enfans (quand nous les avons) tendent[altered] a vn bien public; et qu'en faisant leur <nos> devoirs en ces choses nous servons au corps mystique, i advoüe encore que qua quand les femmes auroient des dons extraordinairs, que neantmoins elle <ne> se devoient pas faire paroistre[altered from paroitre] en l'usage d'iceux vers le public sans vne vocation evidente soit ordinaire, soit extraordinaire, i'advoüe en outre que le service que les femmes veufes ont iadis faits en l'eglise primitiue, de diaconisses pour aider aux baptesmes, et pour avoir vne inspection [word deleted] a demi eccleastique sur les ieunes femmes, pour les enseigner et exhorter[altered] a leur[altered] devoir envers leur maris et leur enfans; ne sont maintenant en vsage, et partant ne sont pas maintenant vne partie de la visee laquelle nous devons avoir auiourdui si ce n'est que l'eglise en voulut choisir quelques vnes pour Diaconesses a fin d'aider les Ministres a gouvenir et instruire[altered] le sexe feminin[altered]; Ie dis donc que tout cecy estant advoué et accordé neantmoins vne doute me demeure touchant le devoir auquel[altered] il me semble que nous sommes obligees[accent deleted?], qui regarde la visee que nous devons avoir envers le bien public et la voye par laquelle nous nous devons exercer en l'accomplissement d'icelle visee[,?] touchant nostre visee qui nous devons avoir ie croy que nous sommes obligees comme membres du corps militant du seigneur non seulement d'avoir vn sentiment, des afflictions qui lui arrivent en general, (et consequement de[altered from des] affli prier pour sa deliverance); mais aussi de contribuer selon nostre capacité nos prieres peines et les devoirs qui y peuvent servir, c'est a dire de consulter, touchant les moyens de sa deliverance ou de son edification, et de travailler a ce que ces moyens puissent estre mis en oevre pour le bien de tout le corps, et en suite de ceci qu'il nous est loysible de nous esvertuer et etudier a l'acquisition de dons les [catchword: plus ex-]
[21/3/9A]

plus excellens, entre lesquels l'Apostre met au Cha: 14 de la 1 aux Cor: le don de Prophetie et cela estant, la question est, iusques a ou nostre visee nous doit porter en l'estude des sciences qui servent a l'exercice du don prophetique? ie confesse que l'exercice public de ce don appartient tant seulement aux hommes masles en l'eglise, mais ie dou suis en doute de ce que les femmes doivent ou peuvent faire <en particulier> tant en leurs estudes, (afin qu'elles n'outrepassent point les bornes propres a a leur sexe) qu'en la voye de l'employer en l'usasge de leur sçavoir envers les autres. car ce m'est advis que si <comme> nostre visee doit estre limitée en la poursuite des sciences, que de mesme l'employ des nos esprits en l'estude d icelles doit estre borné selon la proportion de l'exercice que nous est permis au cours ordinaire de l'administration de dons [spirituelles? altered], qui est competant a nostre sexe: et d'autant que l'exercice public de dons plusieurs <ces> dons ne nous est point alloué la question doit estre, quel donc en doit estre l'exercice prives et comment en l'vsage de dons acquis, nous les devons mettre en avant pour le bien public de tout le corps sans outre-passer la modestie et les limites qui nous sont constituees par la parole de Dieu. I espere que vous comprenez maintenant mon senc en ceci[altered from ceca], qui tende a trouver vne regle par laquelle nos estudes, et l'emploi de nostre esprit, touchant les choses les plus excellentes et spirituelles; doivent estre ordonees, non pas a vn contentement perticulier pour complaire a nous-mesme; mais a vn bien public selon la proportion de nostre ligne, qui tende a ce qui est vtile ne nous permettant [point? MS edge] vne curioseté embitieuse de vouloir paroistre sembleable au sexe masculin en l'apprehension des choses, qui ne sont point proportionees a nostre sexe. Et pour resoudre ceste doute ie pense qu'il seroit expedient de scavoir
    premieremant la fin propre de nostre sexe en la communion spirituelle des saints, c'est a dire a quoy nous y pou-[catchword: vons servir]
[21/3/9B]

plus distinctement et essentiellement qui les masles
    2 les moynes propres[altered] qui nous [rendent? altered] capables d'attaindre a ceste fin
    3 les obiects qui doivent estre <proposez> a nos estudes pour acquerir ces moyens
    4 la discretion qui doit estre observee en l'exercice et l'usage des moyens, pour produir l'effect, qui doit <estre> vn service vraiment public et neantmoins proportioné[altered from proportionée] a nostre sexe tandant toutefois immediatement au bien de tout le corps[,? MS edge] en ce qui est spirituel pour l'aider en sa milice contre le monde et le puissance du Diable qui [affligit?] l'eglise et empesche l'avancement du regne de Christ.
    Voila Monsieur mon scruple lequel i ay peu maintenant proposer avec plus de liberte que par ci devant d'autant que vostre tres grande courtesie m'y convie, quand sur la fin de vostre lettre vous faitez offre de m'instruire davantage[altered]; selon les ouverteurs que ie vous en pourrois donner, I'espere que mon discours prolixe ne vous sera pas ennuyeux, parce que ie tasche de vous donner occasion de servir a Dieu en l'employ de vos talents envers elle qui desire de <luy> servir a sa gloire, et qui confessera d estre obligee a vostre grande pieté et Doctrine comme estant
                        Monsieur
             Vostre tres humble <affectione> servante
         en Christ
                          D. Moore
the copie of my leter to Doctor Rivett
le 8 d'October